VEF Blog

Titre du blog : Ecrire par-dessus tout
Auteur : Girard_Girard
Date de création : 08-09-2015
 
posté le 22-09-2015 à 01:06:26

Lettre à Mon Tempo (5)

Lettre à Mon Tempo (5)

TEMPO, dans l'Allier

en Auvergne



Je n'arrive plus à me lever, Mon Tempo, depuis que tu es parti. Je laisse les doubles rideaux fermés à fin qu'aucun jour ne vienne me rappeler que tu n'es plus là. D'ailleurs je ne sais même plus aller me coucher ! Je prie Dieu qu'aucun imbécile ne vienne frapper à la porte, je veux rester seul avec Toi !
Je t'ai trouvé un petit copain, il s'appelle : Zizou. Tu sais, il a l'air coquin... Oui je sais, Tu sais ! Mais c'est la nuit et je suis là écoutant le bruit de la rivière qui coule sous la fenêtre, tu sais la rivière qui tu aimais entendre lorsque je laissais la fenêtre de la cuisine ouverte et que tu tendais ton museau pour renifler les canards qui pataugeaient allègrement... Là, tu voulais sortir... Tu savais le bon gibier vers lequel tu plongerais, histoire de les voir s'envoler car je ne t'ai jamais dressé pour la chasse, loin de là, mais tu aimais l'eau et t'amusais de les voir s'envoler dans cette liberté fabuleuse et la magnifique beauté de leurs battements d'ailes !
Alors nous restions assis sur la marche devant la rivière. Un jour, borné que j'étais, je voulus que tu viennes dans l'eau. Pour te mettre en confiance j'y allais le premier, retroussant mes jambes de pantalon. A cette époque ta laisse avait cinq mètres de long, aussi tu pouvais bien faire les choses à ton goût ! Et d'ailleurs tu ne t'en privas pas, tu préféras, je ne sais quelque odeur du sous-bois, tu partis d'un bon, moi dans la rivière je m'étalais... Plouf le maître, plouf le gros malin... Bien sûr, te rappelant : TEMPO, viens... TEMPO, viens, tu revenais, sentant que j'étais mal en point... C'est clair j'avais pris mon bain de minuit des pieds jusqu'à la tête ; Toi, tu étais assis et me regardais sortir de l'eau, tant bien que mal... mais tu m'attendais au bout de tes cinq mètres de cordes...
Ce soir là, nous sommes rentrés, Toi tout pépère et moi tout mouillé !
C'est un peu la même image que celle où Tu nageas dans l'Allier, tu sais lorsque nous vivions en Auvergne. Un jour avec Lyne nous sommes allés pique-niquer au bord de l'eau. J'ignorais combien tu pouvais nager puissamment, loin et avec plein de bonheur ; c'est pourquoi j'allais dans l'eau avec Toi sans te laisser toute liberté... Il y avait des pêcheurs, alentours. Cette fois là encore je suis ressortir tout mouillé et Toi tu te secouas allègrement, histoire, d'arroser tout le monde et te fis dorer au soleil.
Plus beau et plus bon que Toi, je n'ai jamais connu personne !

À suivre

...

Alain Girard

le 22 09 2015